
Souvent pour illustrer à mes élèves ce qu’est la musique classique, je leur révèle que le drame de toute musique est de devenir, tôt ou tard, ringarde, has been, démodée, dépassée. Nous en avons déjà tous fait l’expérience en écoutant les idoles de nos parents ou grands-parents qualifiant leurs goûts musicaux en des termes peu élogieux.
Les musique d’avants-goûts
La machine à tube broie à tout va et possède un appétit insatiable. Ne se délectant que de la nouveauté, celle-ci confère aux musiques d’avant un goût amer et rance (musiques d’avant-goût ?). Combien d’idoles sont finalement restées populaires par delà le temps ?
Jeanne Mas – En Rouge et Noir
2 be 3 – Partir un jour
Voici le drame des Booba, Jul, Keen V & co qui sont finalement des musiciens de leurs temps, voués, en ce sens, à être oubliés tels des futurs musiciens d’avant.
Le classique comme objet permanent du temps
C’est en cela que réside le miracle de la musique classique dont le propre est de ne pas se démoder. Comment démoder un classique ? Quand on y pense c’est un phénomène contre-nature ! Mozart est mort il y a 226 ans et pourtant sa musique n’a jamais été autant écoutée.
En devenant classique, la musique est devenue un objet permanent du temps. C’est en cela que réside sa force qui, à l’image du 501 ou des Stan Smith, parvient à s’adapter aux codes de chaque époque.
Lévi’s à travers les âges
Le classique dans le classique
Où se situe la frontière du classique ? Si l’on se réfère à la définition de Wikipédia, cette frontière est ténue :
La frontière qui délimite la musique classique de la musique populaire est parfois mince. […] Dès les débuts, la distinction entre populaire et savant est complexe. Les connexions entre les deux grandes familles de la musique européenne sont donc nombreuses, ce qui rend d’autant plus flou le terme de musique classique.
Cette question de la frontière entre classique et populaire est donc sensible, d’autant plus que tous les compositeurs issus de la tradition savante ne sont pas devenus des classiques, et inversement, des compositeurs populaires ne seraient-ils pas devenus, avec le temps, des classiques ?
Le classique comme objet pop
Ainsi en s’affranchissant des modes, la musique classique devient de fait un objet de son temps, de notre temps. J’en veux pour preuve son omniprésence. La musique classique est partout : dans nos têtes, dans nos films, dans nos pubs, dans notre café et notre parfum…
Ainsi l’enjeu de ce site sera de souligner la modernité de la musique classique en la traitant à la manière d’un objet pop. C’est du moins par ce filtre que je souhaite vous présenter sa profondeur, sa richesse, son génie, sa modernité… En un mot son intemporalité.
Réappropriation du classique par la culture pop
Voici quelques exemples de films, de pubs ou de musiques où le classique se réapproprie les codes de son époque, devenant des figures de proue de la pop culture.
Pietro Mascagni – Cavalleria Rusticana – Intermezzo
Richard Wagner – La Chevauchée des Walkyries
Serge Prokofiev – Roméo et Juliette – Danse des Chevaliers
Richard Strauss – Ainsi parlait Zarathoustra
Franz Schubert – Trio pour piano, violon et violoncelle op. 100
La Tartine de Beurre de Mozart
Franz Schubert – Symphonie Inachevée
Glenn Gould jouant Bach – Prélude en Do Majeur
J’espère vous proposer encore de nombreux articles de ce type, sur une fréquence moyenne d’environ un article toutes les 3 semaines. N’hésitez pas à m’apporter votre soutien en likant ma page facebook située sur le lien suivant : https://www.facebook.com/papapapamfr.
A bientôt 😉
Jürgen
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