LES MAHLER D’ENNIO

J’aurais aussi pu nommer cet article « Beethoven de Mahler »… Comme quoi rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme  ! La preuve en musique.

IL ETAIT UNE FOIS DANS L’OUEST

Film mythique de Sergio Leone, la musique d’Ennio Morricone entretient une résonance avec la Troisième Symphonie de Mahler, qui elle-même entretient un lien avec le Quatuor n°16 opus 135 de Beethoven…

Beethoven – Quatuor n°16 opus 135 par le Quatuor Alban Berg

Daté de 1826, ce troisième mouvement du Quatuor n°16 opus 135 de Beethoven est nommé : « Doux chant de repos, de paix »

 

Mahler – Symphonie n°3 – Langsam. Ruhevoll. Empfunden – Leonrard Bernstein et le NY Philharmonic

1896 – Mahler compose sa Troisième Symphonie. Celle-ci restera sa plus longue (1 heure 40). Son dernier mouvement, hymne à l’amour divin, reprend ce thème de Beethoven.

 

MAHLER IN THE WEST

Pour ma part le passage situé à 1 minute 14 me fait penser à une scène culte du film « Il était une fois dans l’Ouest » (en même temps existe-t-il une scène ni même une réplique qui ne soit pas culte ?)

Mahler by Sergio

Pour mieux illustrer mon propos, écoutez l’enchaînement de ces deux extraits….

 

Voici le passage en question interprété cette fois par Claudio Abbado et l’Orchestre du Festival de Lucerne. .

Évidemment le passage en question est très court. Toutefois j’ai choisi de laisser la symphonie se poursuivre jusqu’à la fin. 

 

THE HATEFUL EIGHT

Autre Symphonie, autre citation et qui commence une nouvelle fois par Beethoven, il s’agit de l’ouverture de sa Quatrième Symphonie.

4ème Symphonie de Beethoven dirigée par Leonard Bernstein

 

TOUTE PREMIÈRE NOTE, TOUTE TOUTE PREMIÈRE NOTE

Il est peu anodin que Mahler décide pour ses toutes premières notes dédiées au genre symphonique de citer Beethoven. Toutefois Mahler apporte une dimension nouvelle à l’oeuvre originelle.

La chose se joue en une note. Vous l’avez peut-être remarqué, l’ouverture de Beethoven était marquée par une note tenue jouée à la flûte. Celle-ci est réutilisée par Mahler mais jouée aux violons qui tiennent cette note en harmonique (note très aiguë).

1ère Symphonie de Mahler dirigée par Leonrard Slatkin

 

LE SON DU SILENCE – PART 1

Et c’est justement de cette note que j’aimerais vous parler car en débutant ainsi son oeuvre par une seule note tenue indéfiniment, Mahler crée une intemporalité ; il nous fait comprendre que cette note existait déjà avant le début de l’oeuvre.

Mahler – La 1ère note de sa 1ère Symphonie

1 note tenue, comme suspendue dans le temps. C’est une note que j’aime appeler « Le bruit du silence ».

 

Mouvement nommé « Comme un bruit de la nature », Mahler par cette note tenue et l’intemporalité qu’elle suggère nous plonge au beau milieu de la nuit. Cette note et son orchestration semblent créer un paysage inhabité, vaste, étendu et qui se réveille peu à peu au son du soleil qui s’annonce et aux chants des coucous.

Mahler – Première Symphonie « Comme un bruit de la nature »

Le chant du soleil et les Coucous

 

LE SON DU SILENCE – PART 2

A son tour Ennio Morricone reprend cette note tenue, cette harmonique jouée par les violons dans la scène d’ouverture du film de Tarantino « The Hateful Eight ».

Scène introductive du film « The Hateful Eight »

Par cette citation mahlerienne, Sergio Leone suggère l’intemporalité des grands espaces, son caractère inhabité, vaste, avec l’aube qui est ici remplacée par le crépuscule (bonnet blanc ou blanc bonnet). A cela s’ajouteront les percussions dont les timbales semblent représenter un cortège mortuaire et le thème joué au contrebasson créant une atmosphère mystérieuse.

 


 

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A bientôt 😉

Jürgen

 

 

 

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